Comment les cotes et la performance des chevaux sont-elles liées?

Les cotes (et donc les rapports) reflètent les enjeux des parieurs sur chaque cheval.
On peut donc supposer a priori que dans la majorité des courses, les paris sont placés sur les chevaux ayant le plus de chances d’arriver dans les premiers, et que plus la cote est faible, plus le cheval a de chances d’être gagnant, placé et à l’arrivée.
Mais qu’en est-il exactement ? Dans quelles proportions la performance du cheval est-elle corrélée à sa cote, et quelles sont les différences en fonction des disciplines ?
Nous allons nous attacher à répondre à ces questions dans cette analyse.

Nous analyserons les cotes en classant les chevaux de 2 façons:

  • par rang, de façon décroissante par rapport à la cote (le cheval favori, à la plus faible cote donc, est en rang 1). Pour cela nous nous restreindrons aux courses de plus de 16 partants et aux rangs de 1 à 16, afin d’avoir un nombre suffisamment important de rangs, et en évitant le biais de la sur-représentation des rangs les plus bas.
  • par cote relative: nous utiliserons donc la cote relative arrondie, définie par :
    c=( Cote – Min Cotes) / (Max cotes – Min cotes) avec un arrondi à 0,1 le plus proche
    où:
    Max cotes est la cote maximale de la course, sur l’ensemble des chevaux
    Min cotes est la cote minimale de la course, sur l’ensemble des chevaux
    Ainsi lorsque cote=Min cotes, la cote relative est de 0.
    Lorsque cote=Max cotes, la cote relative est de 1.

Cela permet ainsi de transformer la variable continue qu’est la cote en des variables discrètes, plus faciles à manipuler et interpréter.
L’avantage de la cote relative est qu’elle prend en compte les écarts de cote, et également qu’elle est homogène quel que soit le nombre de partants; nous aurons donc un périmètre de courses beaucoup plus important pour cet indicateur que pour le classement par rang.
On prendra en compte ici les cotes à 10min, puisque ce sont celles que l’on utilisera en général, afin d’être au plus près du départ, tout en ayant un temps suffisant pour placer nos paris.

Notons enfin que l’on parle ici de cote par abus de langage, les données qu’on analyse sont en réalité les rapports probables (offline) à 10min du départ de la course, qui évoluent dans le même sens (pour rappel, rapport=cote+1)
Vous trouverez dans les onglets ci-dessous les analyses correspondantes pour chaque discipline.

Le classement des cotes par rang se fait ici sur 5742 courses et 91740 chevaux, et donne les résultats suivants :

On voit ici sans trop de surprise que la performance décline de façon progressive lorsque la cote augmente, ce qui veut dire qu’en règle générale les parieurs ont raison et parient bien en majorité sur les meilleurs chevaux (on parle ici du pari en Simple gagnant, les cotes et rapports étant basés sur ce pari).

Le classement par cote relative arrondie se fait ici sur 36097 courses et 394828 chevaux, et donne les résultats suivants :

On retrouve bien la même tendance que ce qu’on l’observe dans le classement par rang.
L’intérêt de ce graphe par rapport au précédent est qu’il nous permet d’évaluer la performance relative que l’on peut espérer lorsqu’on cherche à toucher de plus forts rapports
On voit par exemple que lorsqu’on choisit un cheval avec une cote relative arrondie de 0,1, on a déjà près de 2 fois moins de chances qu’il arrive gagnant par rapport à ceux ayant une cote relative arrondie de 0. Il vaut mieux donc clairement jouer les plus faibles cotes au simple gagnant si on cherche à gagner souvent. En revanche il est intéressant de constater que les cotes relatives arrondies de 0,6 , 0,7 et 0,8 ont des taux de victoire très proches ; quitte à ne pas miser sur les favoris, autant donc viser les cotes relatives de 0,8 plutôt que celles de 0,6, on aura de plus forts rapports pour des probabilités de gain quasi identiques !

Le classement des cotes par rang se fait ici sur 2674 courses et 43852 chevaux, et donne les résultats suivants :

Le classement par cote relative arrondie se fait ici sur 7165 courses et 99111 chevaux, et donne les résultats suivants :

Le classement des cotes par rang se fait ici sur 3582 courses et 56040 chevaux, et donne les résultats suivants:

Le classement par cote relative arrondie se fait ici sur 14296 courses et 177873 chevaux, et donne les résultats suivants:

Le classement des cotes par rang se fait ici sur 1735 courses et 29254 chevaux, et donne les résultats suivants:

Le classement par cote relative arrondie se fait ici sur 6628 courses et 86284 chevaux, et donne les résultats suivants:

Le classement des cotes par rang se fait ici sur 789 courses et 12853 chevaux, et donne les résultats suivants:

Le classement par cote relative arrondie se fait ici sur 4927 courses et 54518 chevaux, et donne les résultats suivants:

Le classement des cotes par rang se fait ici sur 218 courses et 3548 chevaux, et donne les résultats suivants:

Le classement par cote relative arrondie se fait ici sur 3235 courses et 31026 chevaux, et donne les résultats suivants:

Nous n’utilisons ici que le classement par cote relative arrondie, le classement par rang avec un nombre de partants minimum de 16 ou même 12 ne fournissant pas assez de courses et de chevaux pour permettre une analyse pertinente
Le classement par cote relative arrondie se fait ici sur 431 courses et 4126 chevaux, et donne les résultats suivants :

L’enseignement principal de cette analyse est finalement conforme à l’intuition et à ce que l’on observe assez souvent:

Quelle que soit la discipline, les performances des chevaux sont globalement décroissantes lorsque leur cote augmente, avec quelques nuances en fonction des disciplines.

Tout ça pour ça me direz-vous! Mais il est bon de l’avoir démontré.
De plus si cette conclusion peut paraître un peu pauvre, c’est parce qu’il n’est pas évident de cette façon d’aller plus loin dans l’analyse de la performance en fonction des cotes, même en utilisant les cotes relatives.
Nous proposons donc une analyse plus étendue en utilisant la notion de modèles d’arrivées dans l’article Analyse de l’impact des cotes et de leur évolution par les modèles d’arrivées, qui prend également en compte les variations des cotes.