Histoire des courses et des paris hippiques

Un peu de culture ne fait pas de mal !
La première partie de cette rubrique retrace l’histoire des courses hippiques, de leur création à nos jours.
Mais plus importante pour le data mining et pour effectuer des paris éclairés, la 2ème partie de cette rubrique présente les décisions stratégiques opérées par le PMU depuis sa création. Cela vous permettra de comprendre les enjeux rencontrés par l’opérateur au fil temps, et comment les différents types de paris ont évolué en conséquence.

De l’antiquité à l’époque moderne, l’évolution des courses hippiques

En 776 avant JC, les courses hippiques sont un sport académique pour les grecs, qui l’introduisent aux jeux olympiques.
Les courses sont ensuite développées par les Etrusques et les Romains. En 600 avant JC, Tarquin l’Ancien construit le 1er hippodrome, à Rome. Les premières courses de chars et les premières courses montées sont un succès.
De 1189 à 1199, c’est le règne du roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion, qui au cours des croisades découvre le potentiel du pur-sang arabe et l’importe en Angleterre, ce qui donnera plus tard naissance au pur-sang anglais. Richard Cœur de Lion crée la première course anglaise sur la lande d’Epsom, et la dote de 40 livres d’or. Les rois anglais suivant poursuivront dans cette voie, et seront les artisans du développement des courses hippiques et de la suprématie anglaise dans ce domaine :
– Henri VIII (règne de 1509 à 1547) crée le fameux prix St George’s Bell d’argent, ainsi que les courses au clocher. C’est aussi sous son règne que sera créée la 1ere loi de réglementation des courses, en 1512.
– Jacques 1er (règne de 1603 à 1625) crée les premières courses modernes, en édifiant les premiers hippodromes gazonnés, dont celui de Newmarket.
– Guillaume III (règne de 1689 à 1702) crée le Stud Book, répertoire des généalogies, toujours en vigueur.

En France, c’est Louis XIV (règne officiel de 1651 à 1715), qui va développer les courses hippiques, en s’inspirant des courses hippiques anglaises. Les courses avec paris se multiplient. Une grande course internationale a lieu dans la plaine d’Acher en 1683. Grâce à l’anglomanie persistante, le développement des courses continue sous Louis XVI, qui dotera certaines courses de prix importants. C’est ensuite Charles X qui va continuer le développement des courses hippiques en France, avec l’import de nombreux pur-sang anglais, et la création en 1788 de la 1ère course officielle en France, le Prix du Plateau du Roi.
Les dates à retenir sont ensuite :

  • 1833 : Création de la Société d’encouragement pour l’amélioration des races de chevaux en France, qui deviendra par la suite France Galop
  • 1834 : Création du cercle aristocratique français du Jockey Club. Il y a alors en France 18 hippodromes
  • 1835 : Première course de haies en France
  • 1836 : Première course de trot en France, à Cherbourg
  • 1863 : Inauguration de l’hippodrome de Vincennes
  • 1864 : Création de la Société d’encouragement pour l’amélioration du cheval français de demi-sang, qui deviendra par la suite Le Trot
  • 1873 : Inauguration de l’hippodrome d’Auteuil
  • 1891 : loi établissant le principe du pari mutuel comme seul principe de jeu légal en France, et prévoyant la redistribution totale de la masse des enjeux aux gagnants, après prélèvements de l’Etat, de la société organisatrice et de l’élevage. C’est la fin de l’aspect arbitraire des bookmakers, qui déterminaient jusque-là des côtes fixes au moment du pari
  • 1919 : Création de la fédération Nationale des Sociétés de course
  • 1920 : 1er édition du prix de l’Arc de Triomphe et du prix d’Amérique
  • 1931 : Création du PMU – Pari Mutuel Urbain, à qui les sociétés organisatrices de courses délèguent l’organisation et la gestion des paris mutuels, en dehors des hippodromes. La création du PMU marque le début de l’époque moderne des paris hippiques

De la création du PMU à aujourd’hui, l’évolution des paris hippiques

Depuis sa création en 1931, le PMU n’a cessé d’évoluer, pour devenir le premier opérateur français et européen, et le 4ème mondial. Les étapes majeures sont les suivantes :

  • 1949 : création du Couplé, permettant de miser sur les 2 premiers chevaux à l’arrivée.
  • 1954 : création par le directeur du PMU (Andre Carrus) de paris complexes, offrant des rangs de gain différents et prenant en compte les notions d’ordre et de désordre. Création du tiercé, permettant de miser sur les 3 premiers chevaux à l’arrivée, et qui fera le succès du pari mutuel.
  • 1960-1962 : modifications successives des règles de prises de pari, afin de corriger les failles découvertes par Patrice des Moutis, alias Monsieur X
  • 1976 : création du Quarte+
  • 1989 : création du Quinte+, proposé tous les mardis sur une course spécifique, et qui devient le pari de référence des parieurs, devant le tiercé
  • 1991 : le Quinte+ est également proposé le jeudi, samedi et dimanche, en plus du mardi
  • 1996 : création par le PMU de la première chaîne TV hippique française, France Courses, sur le bouquet satellite AB Sat
  • 1997 : le PMU offre la possibilité aux joueurs français de jouer sur certaines grandes courses internationales
  • 1999 : le PMU renomme France Courses Equidia, dédiée aux courses hippiques, et qui se dédoublera en 2011 en 2 chaînes, Equidia Live pour les courses hippiques et Equidia Life pour le monde équestre. Equidia Life disparaîtra ensuite fin 2017, et Equidia Live sera simplement renommée Equidia
  • 2001 : création de la formule Pariez spOt, laissant le système choisir les chevaux, en fonction des chevaux les plus joués par les autres joueurs, et valable sur le Quinte, Quarte et Tiercé
  • 2003 : ouverture des paris sur internet, sur le site pmu.fr
  • 2004 : le Quinte+ devient quotidien, devant son succès auprès des parieurs
  • 2005 : Nouvelle formule du Quinte+, avec une tirelire quotidienne, création du Numéro Plus (permettant de multiplier ses gains par 10), et création du Bonus 4 sur 5
  • 2006 : les paris deviennent possibles sur téléphone mobile
  • 2007 : Modification des règles de fonctionnement de la tirelire, dont le montant minimum est fixé à 1M€, avec augmentation quotidienne de 50 000€ si elle ne tombe pas, jusqu’à un montant maximum de 10M€
  • 2009 : Lancement de la formule flexi du quinte, permettant de jouer 50% de la mise minimum (en cas de victoire, le gain est donc de 50% du rapport)
  • 2010 : Ouverture du PMU à d’autres types de paris (poker, paris sportifs)
  • 12/05/2010 : Loi pour l’ouverture des jeux en ligne à la concurrence, et création de l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne (ARJEL), qui va délivrer des licences à de nouveaux opérateurs de paris hippiques en ligne tels que Betclic, Le Turf, Zeturf, France Pari, Genybet. La loi encadre ces opérateurs de façon stricte : licence devant être renouvelée tous les 5ans, mesures contre l’addiction au jeu (service de prise en charge, gestion des interdits de jeu, plafonnement des mises..) protection des gains des joueurs avec versement automatique du gain à partir d’un certain montant.. et également fiscalité fixée à 15,5% des mises pour ces opérateurs !
  • 2012 : les Etats-Unis, l’Afrique du Sud et la Belgique peuvent désormais parier sur les courses hippiques françaises du PMU, en masse commune
  • 2013 : Première acquisition internationale du PMU avec le rachet d’Eurotiercé, opérateur belge de paris hippiques et de paris sportifs. Ce développement à l’international est un axe stratégique pour le PMU, qui pour la première fois depuis 15ans, fait face à un recul des enjeux (baisse de 0,9% à 10,4 milliards €, dont 85% sont réalisés en point de vente)
  • 22/05/2014 : Grâce à l’évolution technique de son réseau, le PMU rend désormais possible de miser sur le Quinte+ la veille de la course. Les programmes des courses sont eux rendus officiels 48h avant les réunions
  • 10/12/2015 : séparation des enjeux offline (en point de vente) et online du PMU, suite à la saisie de l’Autorité de la Concurrence par Betclic en janvier 2012. Betclic estimait en effet que les paris en ligne du PMU bénéficiaient de son réseau en point de vente, les enjeux onlinet et offline étant cumulés dans une même masse.
    Le PMU crée alors des paris distincts pour le online, en préfixant les paris offline par un « e ». Le traditionnel pari « simple gagnant » devient ainsi le « e. simple gagnant » sur internet.
    Les masses d’enjeux et donc les côtes et les rapports deviennent différents entre online et offline, mais les règles de paris sont les mêmes, à l’exception de celles du e-quinte, modifiées par rapport à celles du quinte :
    – La e-tirelire sera obtenue par le joueur détenant le quinte dans l’ordre ainsi qu’un Numéro Plus spécifique, compris entre 1 et 100 (alors que le Numéro Plus permettant d’obtenir la tirelire en offline est compris entre 1 et 3000)
    – Le montant de la e-tirelire sera de 50 000€ minimum, avec augmentation quotidienne de 10 000€ si elle ne tombe pas (contre un montant minimum de 1M€ pour la tirelire, et une augmentation quotidienne de 50 000€)
  • 06/10/2016: Création du Boost pour le rapport Quinte Ordre. Le PMU cherche à attirer toujours plus de parieurs et le rapport ordre du quinte est parfois considéré comme trop faible par les parieurs, estimant à juste titre qu’ils ont peu de chance de gagner la tirelire (1 chance sur 3000 de tirer le Numéro Plus). Le PMU ajoute donc, tous les dimanches, un montant de 1M€ à la cagnotte du quinte, à partager entre les gagnants du quinte ordre. Cela permet pour les parieurs d’obtenir des gains nettement plus intéressants, et sans avoir besoin de recourir au hasard du Numéro Plus, qui reste cependant d’actualité pour le gain de la tirelire
  • 10/01/2019 : Face à la baisse d’enjeux sur son pari phare le quinte (6% de baisse en 2018, pour atteindre 18% de la masse de l’ensemble des paris), le PMU lance une nouvelle formule pour le Quinte+. Là encore l’idée est de fidéliser et d’attirer les joueurs en laissant moins de place au hasard, et en augmentant l’espérance de gains, tout en simplifiant l’offre pour la rendre plus lisible. Les modifications apportées pour cela sont :
    – Suppression du Numéro Plus
    – Suppression du Bonus 4sur5, au profit des autres rapports : les rapports ordre et désordre sont doublés, et le bonus 4 et le bonus 3 sont majorés de 10%.
    – Suppression de la tirelire quotidienne ; celle n’a désormais lieu que le dimanche, et son montant minimum est abaissé à 500 000€ (contre 1M€ précédemment). Le Numéro Plus ayant disparu, elle sera cependant partagée par tous les gagnants du quinte ordre, sur le même principe que le Boost Ordre introduit en 2016, et qui en conséquence disparaît. De plus, une fois par mois, le montant de la tirelire sera de 1M€, et il sera même de 2M€ pour les grands événements.
    Concernant le e-quinte+, celui-ci est également modifié de la façon suivante, afin de rentre les 2 jeux online et offline plus homogènes :
    – Suppression du Numéro Plus
    – Retour du e-bonus 3 et du e-bonus4
    – Suppression du e-bonus 4sur5, au profit du e-bonus 3 et du rapport ordre qui augmente de 30%
    – Le montant minimum de la e-tirelire est fixé à 100 000€ (contre 50 000€ précédemment)D’autres modifications sont apportées aux autres paris pour simplifier la gamme :
    – Le couplé ordre et le trio ordre ne sont plus proposés que sur les courses de 4 à 7 partants
    – Le trio disparaît sur la course du Quinte+, laissant place uniquement au Tiercé pour les paris à 3 chevaux. Le classic tiercé n’est plus proposé.
    – Le super 4 n’est plus proposé que sur les courses de 5 à 9 partants
    – Le pick5 est maintenant disponible 2 fois par jour
    Reste à voir quel sera l’impact de cette nouvelle formule sur les joueurs et notamment les joueurs réguliers (10% des joueurs génèrent 90% des paris), qui se lassaient des rapports trop faibles.