Coûts et gains des acteurs des courses
Il est intéressant et important de comprendre l’écosystème des courses hippiques, les intervenants dans la filière et comment se rémunèrent les principaux acteurs de cette filière qui représente plus de 70 000 emplois (directs et indirects) en France, avec 236 hippodromes, 12 800 points de vente PMU, et 8 opérateurs en ligne agréés par l’ARJEL (Autorité de Régulation des Jeux en Ligne).
Répartition des gains
Les 9 Milliards € de mise annuelle fournis par 5 millions de parieurs sont redistribués ainsi:
- 74% vont aux parieurs
- 14% aux sociétés de course, qui vont ensuite redistribuer les gains à la filière via les allocations
- 10% à l’état
- 2% aux opérateurs
Les allocations
Analysons tout d’abord les prix (ou allocations, ou dotations) récompensant les courses.
Nous mettons de côté dans cette analyse les courses étrangères, certaines fournissant des prix largement plus élevés qu’en France, notamment à Dubaï et à Hong Kong, où les prix se sont déjà envolés jusqu’à atteindre 22 millions d’euros !
En France l’allocation ou prix le plus important est le Prix De L’arc De Triomphe, course prestigieuse de plat de Groupe 1, qui se tient chaque année en octobre, à Longchamp ou Chantilly, et dont le prix est de 5 millions d’euros !
Au trot, le prix le plus important est le Prix d’Amérique, qui se tient à Vincennes, chaque année en janvier, est doté d’1 million d’euros.
Une analyse de notre base de données nous apprend que l’allocation moyenne sur 73265 courses est de 30 449€.
Si on effectue cette analyse par discipline on obtient les détails suivants:
Répartition des allocations
L’allocation se répartit entre les premiers de la course.
Au trot, la répartition des gains est la suivante: 50% pour le 1er, 25% pour le 2ème , 13% pour le 3ème, 6% pour le 4ème, 3% pour le 5ème, 2% pour le 6ème, 1% pour le 7ème.
Au galop, ce sont les 5 premiers qui se partagent les gains: 50% pour le 1er, 20% pour le 2ème, 15% pour le 3ème, 10% pour le 4ème et 5% pour le 5ème.
En revanche pour les courses « événement » (notamment celles du quinté), ce sont les 7 premiers qui sont rémunérés, comme au trot.
A noter qu’au galop, les chevaux supplémentés doivent payer 6% de la dotation pour concourir. Un entraîneur qui présente un cheval supplémenté a donc a priori confiance en la capacité de son cheval à terminer dans les 4 premiers, pour être rentable.
Sur ces gains, en moyenne 15% reviennent à l’entraineur et 5% au jockey ou driver. 80% reviennent au propriétaire, qui doit payer les frais de déplacement, d’engagement, et bien sûr les frais « d’entretien» du cheval (pension, vétérinaire, etc..). Ces derniers sont environ de 25 000€ par cheval et par an, et ne sont couverts en moyenne qu’à moitié par les gains de course. Les propriétaires peuvent également recevoir certaines primes. L’éleveur touche lui une « prime à l’élevage », à chaque course où son cheval termine dans les places payées.
Combien coûte un cheval à l’achat?
Le budget d’achat moyen d’un cheval est de 30 000€ pour un galopeur et de 40 000€ pour un trotteur, car on trouve moins de bons trotteurs. Mais ceci n’est qu’une moyenne, le prix dépend bien sûr du palmarès du cheval, ou de son potentiel. Un yearling (cheval âgé de 1 an) à fort potentiel peut coûter jusqu’à 150 000€ !
L’achat en association de copropriétaires (limités à 6 pour les galopeurs, 10 pour les trotteurs) permet de rendre l’achat plus accessible.
Les chevaux exceptionnels peuvent eux être vendus bien plus cher: le record revient à Fuchaisu Pegasus, vendu 70 millions de dollars. Cependant, avec des gains en carrière avoisinant les 2 millions de dollars, et des saillies passées de 150 000 dollars à 7000 dollars (ses poulains n’ayant pas été à la hauteur des espérances), le retour sur investissement s’est avéré compliqué. Mais dans cette catégorie, c’est à The green monkey que revient la palme: ce poulain de 2 ans, acquis pour 16 millions de dollars, n’a gagné que 10 000 dollars dans sa carrière !
Les pur-sang concourant au galop terminent leur carrière tôt, dès 4ans, les propriétaires préférant généralement les mettre à la reproduction: à titre d’exemple, une saillie de Siyouni, le cheval le plus cher de France en 2018, valait 75 000€.
En revanche les trotteurs courent eux jusqu’à l’âge de 10 ans en général.
La répartition des gains est à revoir. Le propriétaire est le perdant sachant qu il ne reçoit que 80% des allocations, mais prend tous les frais à sa charge.
Le grand gagnant est l entraîneur qui encaisse les pensions mensuelles et prend 15% des allocations.
Cordialement
Bonjour, merci pour votre commentaire. En effet c’est ce que dit l’article. Le bien-fondé de cette répartition est un sujet à part, suivant les performances du cheval il peut être préférable d’être entraîneur ou propriétaire, tout est dans le rapport bénéfice/risque comme souvent.